Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
– Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Charles Baudelaire
Huiles sacrées
Connues depuis la nuit des temps
Elles étaient utilisées par des
Prêtres, rois, médecins…
Pendant des siècles durant.
Pour élever l’esprit des hommes
Les soulager de leurs tourments
Elles se diffusaient – selon leur mission
Dans les temples, les places publiques
Et dans les maisons.
Généreuses, elles donnaient
Force et vigueur
Manoeuvrant sans répit
Leur objectif : protéger la Vie
Et le moment venu, de leurs arômes bénis
Elles accompagnaient l’âme
En son grand voyage
Vers l’Infini !
Jutta Lenze
FRAGONIA
Je suis le parfum de l’Abondance
Expression d’une infinie générosité
Sans calcul, d’un élan spontané
Je me diffuse corps et âme
Et toujours en entier
Tout sentiment de devoir m’est étranger
Mon don coule de source
C’est ma nature innée
J’ignore «la logique» des «il faut mériter»
Je m’offre à chacun
Sans distinction, en toute gratuité
Vierge et pure est ma lumière
Je suis la messagère du renouveau
L’hirondelle du printemps
Plonge dans mon eau limpide
Et tu vivras le baptême de ta résurection
Car j’efface les traces des mémoires passées
De mon souffle je balaye l’avant et l’après
Seulement seras-tu prête à t’en détacher
Pour enfin ouvrir en toi
Ce que tu as de plus précieux ?
Viens, monte sur les ailes de mes ondes parfumées
Je t’emporterai vers le monde de tes potentiels insoupçonnés
Ecoute tes désirs, tu ne peux plus les nier
Tes élans ont besoin de prendre forme, de se réaliser,
Comment est-ce possible d’avoir attendu toute une éternité
Avant d’enrichir ce monde de ta délicieuse
et créative féminité ?
Jutta Lenze
ENCENS OLIBAN
Je suis le ROND
J’ai dépassé la division
Posé centré en dedans
J’ai réuni les quatre dimensions
Je regard le monde
Sans jugement ni émotion
Car je suis entré
Dans l’acceptation
Mes yeux se sont ouverts
Le voile s’est levé
Je suis devenu 1
Symbole de l’Unité
Ainsi je regarde
Sans ambition ni regret
Ce qui fut ce qui sera et
ce qui EST
Le temps se dissout, tout devient transparent
Effaçant nos traces nos questionnements
Si éphémère déjà dissipé
Ne fût-ce qu’une chimère
A-t-il vraiment existé ?
Une présence me comble
L’esprit éveillé
Je contemple enfin
Mon ETERNITÉ
Jutta Lenze